L’issue de la rencontre de ce mercredi entre le Togo, pays qualifié pour la prochaine coupe du monde en Allemagne et le Cameroun, quadruple champion d’Afrique est déterminante pour l’une ou l’autre équipe. En cas de victoire, les portes du deuxième tour s’ouvrent pour les camerounais. Pour les Éperviers, l’espoir passe par une victoire demain. En attendant l’heure de la rencontre, la concentration a atteint son paroxysme dans les états major des deux équipes.
Ce mercredi, Camerounais et Togolais descendront dans l’arène du Military Academy stadium, pour le compte de la deuxième et avant-dernière journée des matchs de poule dans le groupe B. Ce sera la dix huitième confrontation de l’histoire entre les Éperviers du Togo et les Lions indomptables du Cameroun. Le premier affrontement entre les deux nations remonte au 26 février 1972 à Yaoundé, à la faveur de la huitième coupe d’Afrique des nations organisée par le Cameroun (la seule jusqu’ici).
Lors de la première journée, le Cameroun grâce à trois buts de son goleador Samuel Eto’o devant les Palancas Negras d’Angola a enregistré trois précieux points. Le Togo pour sa part a essuyé une cuisante défaite face à la soi-disant « modeste équipe » de la République Démocratique du Congo, sur le score sans appel de deux buts à zéro. Après cette humiliante défaite, l’Épervier a failli voir ses ailes briser à cause d’une interminable histoire entre son meilleur artificier Sheyi Emmanuel Adebayor, ( 11 buts lors des éliminatoires de la coupe du monde), et l’entraîneur Stephen Keshi. Au menu de la discorde, une histoire de titularisation. Le tout nouveau joueur de Arsenal a d’ailleurs menacé de dire au revoir à la 25ème édition de la coupe d’Afrique des nations. Heureusement, la fédération togolaise de football est intervenue pour trouver un terrain d’entente. « Nous avons mis Sheyi Adebayor et Stephen Keshi face à leurs responsabilités. Nous les avons reçus longuement et séparément dimanche. Il n’est pas question de laisser s’installer la moindre discorde dans nos rangs. Nous avons dit à chacun ce que nous avions à leur dire. Notre statut de néo-mondialiste nous confère l’obligation d’être exemplaire sur et en dehors des terrains. Il n’est que temps de se reconcentrer sur les matches, de retrouver notre football et de tout mettre en oeuvre pour la qualification ». Ces propos du premier vice-président de la fédération togolaise de football, Winny Dogbate montre toute la volonté des autorités en charge du football au Togo à remettre de l’ordre au sein des Éperviers avant la confrontation de demain contre le pays de Samuel Eto’o Fils.
Ce mardi matin devant leur Hôtel au Hilton Dreamland de la cité du 6 Octobre, c’était le calme absolu. Dans la cour de l’Hôtel, Emmanuel Sheyi Adebayor et trois autres joueurs de la sélection Togolaise sont en pleine conversation. Ils choisissent de discuter en langue vernaculaire, pour ne pas donner l’occasion aux journalistes qui les observaient de piger quelque chose. Dans un premier temps, Adebayor a même refusé d’être photographié. Pour le Togo il s’agit de gagner le Cameroun, car une défaite devant les fauves d’Afrique serait synonyme d’élimination. Et dans l’état major des Éperviers on est conscient de cet état de chose. Les entraînements depuis la défaite contre la Rdc se déroulent à huis clos.
Pour les Lions indomptables, il s’agit d’obtenir cette qualification dès cette deuxième sortie afin de rencontrer la RDC de Trésor Lomana Lualua sans pression aucune. » Le coach nous a demandé de rester concentrés en nous rappelant le match de Yaoundé contre l’Égypte, il ne faut pas gagner un match sans l’avoir joué. « confiait à la fin de l’entraînement ce mardi, André Stéphane Bikey Amougou, jeune défenseur de cette équipe du Cameroun. C’est un match piège, pour les Lions. Rigobert Song Bahanag et ses camarades ont intérêt à prendre très au sérieux le match de demain, puisqu’un un faux pas devant les éperviers mettra une pression insoutenable sur les poulains d’Artur Jorge lors de la dernière journée contre les protégés de Claude Marie Leroy. Le ministre des sports et de l’Éducation Physique, Dieudonné Philippe Mbarga Mboa, qui va regagner le pays dans les prochains jours a eu un entretien hier avec les entraîneurs de l’équipe du Cameroun. On imagine aisément que le ministre a rappelé à l’encadrement technique que dirige le coach Lusitanien Artur Jorge, l’enjeu du match de demain. Malgré la victoire contre l’Angola, l’équipe du Cameroun avait montré quelques lacunes au niveau de l’axe de sa défense. Artur Jorge a promis de faire quelque chose, pour rassurer davantage les supporters du Cameroun. Pour cela, il n’est pas exclu que le jeune André Stéphane Bikey Amougou du Locomotive de Moscou fasse son entrée demain.
La rencontre de ce mercredi sera la dix-huitième confrontation entre les deux nations. Le Cameroun est venu à bout des Togolais à douze reprises, contre deux pour le Togo et trois nuls. Dans les phases finales de coupes d’Afrique des nations, les Éperviers et les Lions indomptables se sont rencontrés à quatre reprises. Le pays des indomptables a pris le dessus à trois reprises. La seule victoire du Togo sur le Cameroun à la Can remonte au 31 janvier 2000, lors de la coupe d’Afrique des nations Ghana – Nigeria remportée par les Lions.
Guy Nsigué au Caire