A quelques heures de la descente des lions indomptables dans l’arène, Bafoussam, la ville de Gérémi Njitap, de Daniel Ngom Komé et d’Achille Wébo, semble ne pas vibrer à l’unissons derrière les Lions indomptables. Indifférence et pessimisme sont au menu dans les rues de cette province du Cameroun…
Gérémi Sorel Njitap, Daniel Ngom Komé et Achille Wébo ne bénéficieront-ils pas de la bénédiction des leurs à l’occasion de cette édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2006 qui se joue au pays des Pharaons ? Particulièrement pour la premièrement descente des Lions indomptables face aux Palancas Negras d’Angola cet après-midi ?
La tendance serait peut-être de répondre pas l’affirmative. Car à Bafoussam, la ville de ces trois as du ballon rond, la déconnexion par rapport aux Lions Indomptables du football est particulièrement ressentie.
Cependant, des lueurs d’espoirs persistent : « Je sais que quand les Lions Indomptables vont s’aligner et chanter l’hymne national, tous les Camerounais vont revenir sur terre. Les sceptiques vont changer d’avis ». Tel est la conviction de Hubert Kénné, 25 ans et vendeur ambulant des piles, peignes, cirages et divers mini objets à Bafoussam.
Bien que courbé devant le carton de ses marchandises à l’entrée principale du Marché « A » à Bafoussam, ce dernier double de vigilance et dresse particulièrement les oreilles lorsqu’il entend le mot Lions Indomptables. Une attitude, un enthousiasme bien contraire à celle de nombreuses personnes qui sillonnent les allées et couloirs du principal centre commercial de la métropole provinciale de l’Ouest.
« Le football camerounais a perdu de sa crédibilité. Le cas Womé Lend est là pour traduire ce malaise. Comment comprendre que le ministre s’oppose à la présence d’un joueur pourtant sélectionné par l’entraîneur ? », s’indigne Hilaire Mensah, un sauveteur qui a la réputation d’avoir une dent particulièrement dure contre la bande au coach Artur Jorge. Une notoriété d’ « opposant aux Lions Indomptables » acquise du fait de la constance de cette position d’hostilité lors des débats politiques et sportifs qui constituent le « café matinal » de certains commerçants de Bafoussam.
Drapeau en berne ?
Pas du tout sur la même longueur d’onde que ce dernier, Jean Tamno, le président de l’Association des vendeurs à la sauvette de l’Ouest (Aveso), affiche son optimisme quant aux perspectives de succès qu’il entrevoit sur la trajectoire des Lions indomptables du Cameroun dans le cadre de cette (Can) 2006 qui se déroule en Égypte depuis hier. En dépit de cet avis, ce responsable ne parvient pas à justifier le fait que, contrairement aux années antérieures, même pas un seul drapeau tricolore (Vert-rouge-jaune) ne flotte en l’ honneur du capitaine Rigobert Song Bahanang et de ses coéquipiers. Même les fans de Gérémi Sorel Njitap Fotso, Daniel Ngom Komé et d’Achille Wébo sont moins visibles dans l’arène d’avant match.
Loin de ce mouvement d’hostilité voire d’indifférence, des hauts cadres du mouvement sportif à l’Ouest, à l’instar d’Emmanuel Pountougnigni, chef de la division des activités sportives et associatives à l’université de Dschang, estiment plutôt que les Lions
Indomptables vont créer des surprises agréables. « Le Cameroun dispose d’un fort potentiel qui le permettra de s’en sortir pendant cette Can. L’équipe a comme atouts sa cohésion, son fort mental et l’expérience de ses éléments en matière de compétition de haut niveau », explique ce responsable de l’université de Dschang. Avant de pronostiquer : « Le Cameroun va gagner ! » Et que diront les sceptiques ?
Guy Modeste DZUDIE, à Bafoussam