« Il faut gagner six matches pour remporter ce tournoi et le premier à gagner c’est contre l’Angola. Il faut garder le rythme. Nous avons voyagé en Egypte pour prendre la Coupe d’Afrique. Et pour la confiance de l’Équipe, il est primordial de commencer en gagnant. »
Vous débutez aujourd’hui une compétition qui vous rappelle de grands souvenirs…
Oui, j’ai gagné la Coupe d’Afrique en 2000 et en 2002. C’est dans cette compétition que j’ai pris mon envol au niveau international et que j’ai vécu des succès incroyables.
Cependant, voilà deux ans que le Cameroun a perdu du jus…
Peut-être que nous ne sommes plus si supérieurs, mais nous restons l’une des sélections favorites pour gagner la Coupe d’Afrique. Même s’il est sûr que chaque fois, le niveau est meilleur et il devient plus difficile de remporter cette compétition.
Gagner aujourd’hui est très important…
Bien sûr. Il faut gagner six matches pour remporter ce tournoi et le premier à gagner c’est contre l’Angola. Il faut garder le rythme. Nous avons voyagé en Égypte pour prendre la Coupe d’Afrique. Et pour la confiance de l’Équipe, il est primordial de commencer en gagnant.
Vous avez commencé fort dès votre arrivée en Égypte, en critiquant lors d’une cérémonie les dates choisies par la CAF pour jouer la CAN.
C’est vrai. C’est un problème qu’il faut solutionner. Les dirigeants le savent et ils essaient de bouger. Nous devons travailler en tenant compte du fait que la majorité des joueurs africains jouent dans les championnats européens. Il faut trouver une solution qui arrange tout le monde.
Vous êtes évidemment conscients que si vous remportez la CAN, vous ne pourrez pas jouer à Mestalla avec votre équipe?
Pour quelle raison?
Parce que vous devrez aller célébrer le titre au Cameroun.
Je parlerai avec les dirigeants et ils devrontle comprendre. Je dois jouer contre Valence à Mestalla, que ça leur plaise ou pas, du moment que Rijkaard considère que je suis prêt.
Avez-vous reçu beaucoup d’appels du Barça pour vous souhaiter bonne chance en Coupe d’Afrique?
Oui, énormément, venant à la fois des coéquipiers, des entraîneurs et des dirigeants. Laporta m’a aussi appelé.
Et que vous a dit le président?
Ça reste entre lui et moi.
La remise du Ballon d’Or Africain aura finalement lieu le 16 février au Nigéria.
Oui, et j’espère pouvoir le remporter et accomplir ainsi mon rêve de le gagner trois années consécutives.
En battant Drogba?
Non, pas pour cette raison, mais tout simplement parce que cela veut dire que je fais bien les choses.
L’année 2006 sera t’elle celle d’Eto’o?
Je l’espère. Ce serait fantastique de remporter la Coupe d’Afrique, la Ligue des Champions. la Liga et la Coupe. Je pourrais mourir tranquille.
Il est difficile, sinon impossible qu’un jour passe sans qu’une nouvelle concernant Samuel Eto’o ne sorte quelque part dans le monde. Un journal sportif madrilène annonçait hier la visite éminente d’une émissaire de Chelsea au Caire pour tenter l’attaquant camerounais en lui offrant presque un chèque en blanc. Le camerounais qui se trouve en pleine concentration avec sa sélection qui débute la Coupe d’Afrique contre l’Angola calme les supporters du Barça “Je ne bougerai pas”.
Une affirmation claire et nette pour dissiper n’importe quel doute, mais si l’émissaire se présente, est ce que vous allez le recevoir?
Je vais lui épargner le voyage. Le mieux qu’il puisse faire serait de parler avec le Barça. J’appartiens au club qui me paie.
Que pensez-vous que Laporta ferait si on lui offre 60 millions d’euros?
Laporta est un homme que j’admire et je suis sûr qu’il prendrait la décision la plus juste et la meilleure pour le club.
Si vous étiez Laporta prendriez-vous l’argent?
J’ai déjà assez à faire en jouant au football pour penser à être président.
De toute façon, vous ne souhaitez pas partir…
Je suis très bien au Barça et je vis très heureux en Catalogne. Je veux poursuivre de nombreuses années ici.
Au point d’y terminer votre carrière sportive?
Je ne peux pas dire ça car en football, personne ne sait à quel endroit il va terminer sa carrière.
Évidemment, les gens parlent encore de votre ‘crachat’ sur Expósito…
Qui en parle? Pourquoi parlent-ils de quelque chose qu’ils ne savent pas? Je ne me suis pas tourné pour cracher sur sa tête. Le mieux que pourraient faire ceux qui parlent sans savoir serait de fermer leur bouche.
De nombreuses voix se sont élevées pour demander une sanction contre vous.
Ceux qui demandent qu’on me sanctionne devraient jouer au football pour la Croix Rouge. S’ils tiennent tant à venir en aide aux autres.
Deco a eu une sanction de deux matches pour son geste durant le match contre l’Athletic.
C’est incroyable! Deco a démontré tout au long de sa carrière professionnelle qu’il n’est pas un gars violent. Durant l’année et demie qu’il a passé au Barça, il a toujours démontré sa courtoisie. C’est dommage qu’il soit sanctionné. Comme toujours, on s’en prend à ceux qui le méritent le moins.
Demain, le Barça joue contre Alavés sans Xavi, Deco ni Eto’o. La 18ième victoire consécutive est elle pour autant en danger?
Je ne doute pas qu’ils réussiront à l’obtenir.Je sais que mes compagnons ne vont pas faillir.
Et Larsson va marquer…
Si possible, qu’il en mette cinq et Maxi López cinq autres ! Et Puyol sept en plus!
Pensez-vous que les remplaçants vont à coup sûr combler le vide que vous avez laissé en attaque?
Il n’y a pas de remplaçant au Barça. Ici, nous sommes tous titulaires et nous avons tous la qualité pour jouer dans ce club. Larsson et Maxi sont d’immenses joueurs.
Cette semaine, un sondage mené par l’UEFA a été publié et dans lequel 60.000 votants vous ont désignés comme le meilleur attaquant au monde.
Tous ces votes me donnent confiance pour avancer, car je vois que mon travail est valorisé par de nombreuses personnes.
À la poursuite de Samuel Eto’o dans les rues du Caire
Conduire un véhicule au Caire n’est à la portée que des courageux, des fous, ou au pire des cas désespérés. Se déplacer dans cette ville de 18 millions d’habitants ressemble à une odyssée que même Ulysse ne saurait mener à bout.
Le panorama de la circulation dans les artères de la capitale égyptienne vous donne la chair de poule : des milliers de véhicules qui mériteraient d’aller illico presto à la casse se meuvent autour, les rares feux de circulation soit ne fonctionnent pas ou alors, personne n’en tient compte, des bouchons interminables que même la patience ne vous aide pas à supporter, des ronds-points dont la loi de la jungle est la seule façon d’y pénétrer, des bruits de tuyaux d’échappement continus et assourdissants qui gênent à peine les cairotes, les piétons qui traversent même les autoroutes sans regarder, les véhicules arrêtés au milieu de la chaussée, des camions ronronnant et tellement chargés qu’ils semblent aller à la dérive… Tout cela et plus encore est possible au Caire. Mais, imaginez-vous, qu’à ce panorama, on ajoute une poursuite à tombeau ouvert dans les artères de la capitale.
Seul Hassan, notre chauffeur aguerri, et sa Mercedes flambante furent capables de réaliser cette prouesse sans aucune égratignure. Même si, un jour avant, son rétroviseur avait volé en éclat en frôlant un autre véhicule qui, évidemment n’avait pas daigné s’arrêter.
Hassan, un égyptien rondouillet et sympathique qui n’arrête pas de sursurrer “don’t worry, be happy” lorsqu’il est au volant, avait semblé excité quand nous lui avions dit hier matin qu’il devait suivre l’autocar du Cameroun pour savoir dans quel stade les Lions Indomptables allaient s’entraîner. Ni L’escorte constituée par trois motos de police, deux voitures de sécurité et une ambulance ne semblait intimider notre conducteur qui jouait des coudes avec la police dans les dépassements.
Avec les sirènes de l’escorte qui ouvraient la voie, nous nous sommes lancés en direction de la capitale dans un mélange de peur et d’expectative. L’autocar emprunta une des voies qui traversent le Caire et commença à éviter les obstacles grâce à l’appui inconditionnel de l’escorte.Un de ses obstacles était un camion renversé avec sa charge au milieu de la route, un autre, un gamin monté sur un âne. Hassan nous tranquillisait, nous assurant que le vendredi était le meilleur jour pour circuler dans la capitale, car c’est un jour festif. Malgré cela, accompagnés de l’escorte et lancés dans une course folle, avec dépassements par la gauche inclus, nous sommes arrivés au Stade militaire du Caire presque une heure après notre départ. Au moins, nous y sommes arrivés sains et saufs!
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga – Camfoot.com