« Il n’y a pas de mésentente avec le ministre… Le ministre est responsable du sport au Cameroun et donc responsable de ma discipline qui est le football. Mais, comme responsable, j’ai tenu à dire au ministre quel est mon mal, parce que c’est lui le responsable du sport au Cameroun. Et j’ai fait ça correctement… »
Le Minsep dit qu’il n’a pas eu de question de la part de Samuel Eto’o Fils.
Le Cameroun est comme il est et je ne pense pas que le ministre ait dit ça, parce que, le soir même, j’étais avec des gens à Paris et le ministre était reparti sur le Cameroun pour d’autres raisons. Je l’ai eu au téléphone et j’ai parlé de mon mal. Donc, il est inadmissible que son excellence puisse dire que Eto’o…
Vous étiez en compagnie de qui ?
J’ai fait comme tout joueur devrait réagir. J’aurais pu rester de mon côté, sans rien dire et ne pas venir. Mais, je pense que nous sommes en démocratie et que le dialogue est roi. Alors, j’ai parlé de mon mal à l’entraîneur, à tous les dirigeants et à son excellence Monsieur le Ministre.
Patrick Mboma avec ?
Oui, Patrick était là, je lui avais déjà dit quelle était ma décision bien avant. Parce qu’avec Patrick, j’ai une excellente relation. Il savait déjà quelques jours avant quelle devait être ma décision. Quand j’ai eu cette réunion, M.Mayebi, comme représentant de la Fecafoot, était bien là, M. Ndzana était à cette réunion…
Ndzana du ministère ( Robert Ndzana. Ndlr) ?
Oui, M. Ndzana aussi était là quand j’ai eu le ministre en personne au téléphone, ce soir-là même. Le ministre étant reparti pour d’autres raisons au Cameroun.
Depuis le début, vous dites mon mal, mon mal. Quel est ce mal ?
On peut parfois vous sortir un plat et vous ne savez pas d’où vient le poisson ou la viande qui vient de ce plat. Je n’ai pas besoin de dire publiquement quel est le mal. J’ai dit à qui de droit, au ministre, à l’entraîneur quel était mon mal. C’est à eux de trouver une solution. On n’a pas besoin d’étaler les problèmes qui nous concernent en public. On peut toutefois trouver une solution sans avoir besoin de publier tout ça. Je pense que c’est un mal qui existe depuis et le truc c’est que celui qui est touché aujourd’hui c’est Samuel. Au jour d’aujourd’hui, qu’on le veuille ou pas, j’ai gagné moi même ma notoriété sans…
La participation du gouvernement camerounais… ?
Je l’ai gagnée à base d’efforts. J’ai gagné tout ça parce que je travaille tous les jours pour cela. Aujourd’hui, qu’on ne me dise pas… À mon âge, je tiens à le rappeler, j’ai été décoré par le chef de l’État ; j’ai été fait commandeur à 24 ans et je mérite un certain respect, pas seulement parce que je suis Camerounais. Ailleurs, on me respecte peut-être un peu plus. C’est dommage que dans notre pays, les gens font toujours un peu semblant.
Vous reprécisez que, malgré cette petite mésentente avec le ministre, vous participerez à la Can ?
Il n’y a pas de mésentente avec le ministre. Ce n’est pas un problème de mésentente avec le ministre. Le ministre est responsable du sport au Cameroun et donc responsable de ma discipline qui est le football. Mais, comme responsable, j’ai tenu à dire au ministre quel est mon mal, parce que c’est lui le responsable du sport au Cameroun. Et j’ai fait ça correctement. J’aurai pu faire comme les autres : rester dans mon coin, ne rien dire et je ne viens pas à l’équipe nationale. Mais, j’ai parlé de mon mal. Et je pense que ça a été correct de ma part parce que, déjà je ne suis pas comme les autres, et dans ma façon de faire, je dis toujours ce que je pense et j’aime bien qu’on discute pour essayer de trouver une solution. Alors, je ne vois pas pourquoi… J’irai à la Can parce que les Camerounais le méritent. Le football africain a besoin de tous ses grands joueurs pour que la fête soit belle et je pense que c’est un grand tournoi. Donc, je ne priverai pas l’Afrique de ce plaisir là. J’irai à la Can et je donnerai le meilleur de moi-même pourquoi pas, pour que le Cameroun soit peut-être vainqueur de ce trophée.
Interview radiophonique retranscrite par LNE