Samuel Etoo a arrêté de parler en dehors du terrain, mais n’arrête pas de le faire dessus. Il ne se passe pas un match sans qu’il ait son mot à dire, et il avance, but après but, décidé à se surpasser et à ne pas laisser s’échapper le trophée Pichichi qu’il a perdu la saison dernière dans la dernière ligne droite du championnat, dépassé dans le sprint final par Forlán. Il a déjà inscris 9 buts en 8 matches, c’est-à-dire plus de la moitié de toute l’équipe réunie.
Depuis un certain temps, Eto’o n’ouvre plus la bouche. Il l’a fermé depuis la polémique qui a entouré le penalty dramatique qu’avait raté Womé, et qui avait écarté le Cameroun du Mondial.
L’attaquant jure avec force qu’il n’a jamais prononcé les paroles qu’on lui avait attribué –« J’allais tirer le penalty, mais Wome est venu et m’a dit qu’il se sentait en grande confiance, et qu’il allait le marquer« -et qui avaient provoqué un affrontement avec son coéquipier. « Ni Etoo, ni personne d’autre ne voulait le tirer« , avait-il répliqué, avant d’accepter la version du barcelonais selon laquelle tout était pure invention. Depuis lors, c’est le silence radio.
Mais sur le terrain, Eto’o n’est pas resté muet. Au contraire, malgré le fait qu’il vient de subir l’un des coups les plus durs de sa carrière, il n’a montré aucun signe de mollesse. Au contraire, il reste solide comme un roc. Personne ne l’arrête plus. Pour la première fois depuis son arrivée à Barcelone, en comptant samedi, il a enchaîné but sur but en quatre matches consécutifs de Liga.
Dans un Barça qui ne ressemble pas encore à l’actuel champion, Etoo est l’un des rares joueurs qui maintient le même rythme. Et il fait même mieux -Il compte deux buts de plus que l’an dernier–, peut être pour gagner du terrain avant de faire les valises pour participer à la Coupe d’Afrique. Entre fin janvier et février, le Barça sera orphelin de Eto’o, mais Eto’o lui sera toujours embarqué dans cette course au pichichi.
Si le Cameroun atteint la finale, il manquera cinq matches. Il est vrai que le joueur a déjà montré sa disposition à faire le va-et-vient entre l’Espagne et l’Egypte. Mais cela n’est pas très recommandé, ni pour lui, ni pour l’équipe. On pourra toujours faire appel à Larsson et Maxi López.
Mais pour l’instant, Eto’o est intouchable. Comme Valdés et comme Puyol. Rijkaard peut faire toutes les rotations qu’il veut, mais Eto’o lui reste sur le terrain. Et il est de loin devant tous les autres. Devant Ronaldo, Shevchenko, Adriano, Van Nistelrooy, Henry…Mais au fait, combien Florentino Pérez paierait pour lui?
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga – Camfoot.com
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