A quelques heures du match au sommet entre son équipe et Union de Douala, l’entraîneur de Racing nous parle de son équipe. L’état de santé du TPO serait inquiétant, et devrait durer si rien n’est fait entre temps. Il interpelle la Fécafoot, les supporters et les dirigeants à qui il demande de faire preuve de volonté pour sortir son équipe du bourbier.
Camfoot.com: Sous quel signe placez-vous cette nouvelle saison qui commence ce samedi déjà ?
Alexandre Belinga: Beuh, je crois que c’est sous le signe des difficultés. Comme vous le savez, depuis le début, nous sommes en plein dans les difficultés, sur tous les plans. Et cela continue. Jusqu’à ce jour (vendredi, 11 mars), je ne sais même pas qui je pourrais aligner dimanche. C’est-à-dire que je ne suis pas au courant de la liste des joueurs de Racing qui peuvent avoir des licences pour dimanche. Et, si j’ajoute à cela nos anciennes difficultés, vous comprenez que c’est très difficile. Comme vous le savez, on juge un homme quand il est confronté aux difficultés. On va essayer de tout faire pour que Racing garde le rang qu’il a eu la saison écoulée, c’est-à-dire une équipe qui joue pour les premières places. Mais, comme je le dis, cette saison est placée sous le signe des difficultés, et nous allons faire avec.
Camfoot.com: Par rapport à cet effectif auquel vous n’êtes pas encore fixé, à qui la faute ?
Alexandre Belinga: Les responsabilités sont à plusieurs niveaux. Au niveau des dirigeants des clubs, de la Fécafoot, etc. Constatez avec nous que le calendrier arrive à quelques jours de la reprise. On ne sait pas ce qu’on fait pendant l’intersaison. Le congrès, on attend. Et puis, au niveau de l’administration de l’équipe, tant que les problèmes des joueurs avec leurs anciens clubs ne sont pas réglés, il est évident qu’ils ne seront jamais libérés. C’est pour cela que je dis que les responsabilités sont partagées. Et même en ce qui nous concerne les entraîneurs. Il y a deux mois, je ne savais pas que je devais être entraîneur de Racing, alors que ce sont des choses qui devraient se faire à la fin d’une saison afin que vous preniez l’équipe, vous faites votre recrutement, vous essayez d’organiser tout dans l’équipe, etc. En un mot, travailler au Cameroun comme entraîneur, comme dirigeant de club ou comme footballeur, c’est vraiment très difficile. Mais, on a choisi de faire ce métier, et dans ce contexte ci, on essaie de s’y adapter.
Camfoot.com: Quelle évaluation pouvez-vous faire quelques semaines après votre prise de fonction?
Alexandre Belinga: Comme vous le savez, au Cameroun, ce ne sont pas les joueurs qui manquent. Ils sont là, sur le terrain. Il y a un potentiel. Malheureusement comme je vous dis, un joueur est là aujourd’hui, et après vous apprenez que son équipe refuse de le libérer. Vous comprenez que c’est très difficile de travailler dans ces conditions là. Je vous donne un exemple. Nous ne sommes même pas sûr de disposer de notre effectif Caf (16 joueurs, ndlr) que nous utilisons depuis trois matches de coupe d’Afrique, dimanche. Vous comprenez qu’on en sait pas où on va. C’est pour cela que je dis que, faire une évaluation actuellement, c’est difficile. C’est peut-être d’ici la huitième journée qu’on pourra s’arrêter, jeter un coup d’œil en arrière pour voir ce qu’on a déjà eu à faire.
Camfoot.com: L’effectif a considérablement régressé. Combien de joueurs avez-vous finalement sous la main ?
Alexandre Belinga: À mon arrivée, j’ai trouvé un effectif. Je croyais travailler avec cet effectif. Mais, chaque jour, les joueurs partent. Les raisons sont multiples. Soit ils retrouvent leurs clubs, soit les discussions n’ont pas abouti, ou encore les sanctions à l’intérieur de l’équipe, parfois ce sont des cas de maladies comme Maemblé et trois autres qui sont sous le coup du paludisme actuellement. Pour l’instant, on ne peut pas s’arrêter et faire une évaluation et je ne peux pas dire que l’effectif de Racing est arrêté.
Camfoot.com: A quelques heures de ce match contre Union qui ouvre la saison, qu’est-ce le coach que vous êtes dira à ses poulains ?
Alexandre Belinga: Ce que je leur dirais est que notre saison est placée sur le signe des difficultés. Nous devrons être très forts dans la tête parce que ces difficultés, il ne faut pas imaginer qu’elles vont s’arrêter un jour ou l’autre. Nous sommes obligés de travailler avec. Et à ce niveau là, il va falloir qu’ils fassent preuve d’un potentiel mental énorme, pour qu’on puisse faire les résultats dans ces difficultés. Je leur fais confiance, parce que, comme vous le savez, nous avons joué trois matches en coupes africaines que nous avons remportés, et ça n’a pas été facile, je puis vous dire. Je crois que c’est beaucoup plus grâce à eux.
Camfoot.com: Racing – Union, c’est le match phare de cette première journée de championnat. Avez-vous quelques appréhensions ?
Alexandre Belinga: Non. Pas d’appréhension en tant que tel, mais simplement des interrogations puisque, pour un entraîneur à une première journée, il ne sait pas comment ses poulains réagirons. Donc, on se pose les questions. Mais j’ai espoir, et je crois qu’ils répondront. C’est un derby, et il est très important pour le match que nous jouerons à Abidjan le dimanche qui va suivre. Si nous partons sur une défaite, ce serait très difficile sur le plan mental et moral.
« Africa Sport d’Abidjan a des lacunes énormes dans sa défense. »
Camfoot.com: Mais avant de voyager sur Abidjan, avez-vous tiré des leçons du match aller à Douala?
Alexandre Belinga: Oui. Deux grandes leçons. La première, c’est que cette équipe (Africa Sport, ndlr) est très forte sur le plan offensif. Il ne faut pas qu’on se leurrer parce qu’on n’a pas pris de buts. Mais, malheureusement en défense, elle accuse des lacunes énormes pour une équipe qui joue une compétition africaine. Et c’est sur cela que nous comptons pour marquer au moins un but à Abidjan.
Camfoot.com: Tout votre contraire puisque ce sont des milieux de terrain ou des défenseurs qui marquent. Avez-vous une explication ?
Alexandre Belinga: Non. Tel j’organise mon équipe, ce langage n’a pas cours dans mon équipe. Pour moi, c’est un joueur de Racing qui marque, un point un trait. Je demande un travail défensif à mes attaquants et dans certains matches, j’ai comme impression qu’ils défendent plus que les défenseurs même. C’est tout à fait normal qu’un défenseur ou un milieu de terrain aille marquer, puisque les attaquants également font un travail défensif énorme. Et je crois que c’est même pour cela que nous n’avons pas pris de but jusqu’à ce jour en coupe africaine. Pour l’instant, mes attaquants sont certes muets, mais, je suis content du travail qu’ils fournissent sur le plan défensif, et j’espère que, d’ici peu, ils feront danser les filets.
Camfoot.com: Pour terminer, avez-vous une suggestion ou une proposition par rapport à ce championnat qui va commencer dès demain samedi ?
Alexandre Belinga: Pas de proposition. Mais, je suis content parce qu’on est revenu à un championnat à poule unique. Maintenant, mon seul espoir repose sur les supporters, les sympathisants de Racing, et même nos dirigeants, pour qu’ils essaient de s’organiser et nous permettent par conséquent de mieux travailler sur le terrain. Nous voulons travailler sereinement et leur apporter du plaisir.
Entretien mené par Kisito NGALAMOU