2,5 millions francs cfa. C’est le montant reçu mercredi 21 juillet par chacune des seize équipes encore engagées dans le 45ème championnat national de football de première division. Fruit du partenariat entre la fédération camerounaise de football (Fécafoot) et Mobile téléphone network (Mtn).
Cette somme de 40 millions francs cfa au total est la deuxième tranche de subvention annuelle que l’opérateur de téléphonie mobile verse aux équipes de D1. La première tranche, 56 millions francs cfa, avait été versée en début de saison aux 18 clubs en lice pour la première phase du championnat à l’issue de laquelle Renaissance de Ngoumou (8 mois en D1) et Cintra de Yaoundé (5 ans en D1) ont été relegués en deuxième division. Chaque club avait alors perçu 3,5 millions francs cfa.
C’est depuis la saison sportive 2003-2004 que les clubs de l’élite, dans le cadre du partenariat Mtn-Fécafoot, reçoivent annuellement 96 millions francs cfa. Les clubs trouvent ce geste de Mtn galvanisateur, mais demandent que ces moyens leurs soient remis à temps afin de leur permettre de mieux programmer les dépenses et les recrutements. Face aux grincements de dents de Hans Njinou et Alex Gaspard Owona, représentants respectifs de Cintra et de Renaissance à la cérémonie dans une des salles de conférences de l’hôtel Hilton à Yaoundé – ils croyaient que leurs équipes allaient être prises en compte dans la répartition de cette deuxième tranche – , un des responsables de Mtn a été clair: “la repartition a été proposée par la Fécafoot qui a de bons arguments pour cela.” David Mayebi, 4e vice-président de la Fécafoot et président de la commission marketing a précisé : “ C’était prévu dans la convention que la deuxième phase de primes sera reservée uniquement aux clubs engagés à la Ligue nationale ou à la Super ligue”. L’ancien joueur de l’Union de Douala s’est montré très surpris par le désir des deux clubs de recevoir quelque chose.”Avant le début de la compétition nous avons tenu des réunions avec les clubs.
Et nous leur avons dit les tenants et les aboutissants de ce partenariat.” Et de conclure,”nous entendons encourager l’élite”.
Le problème de financement des équipes de football se pose avec acuité au Cameroun. En dehors de Cotonsport de Garoua qui est une équipe corporative ou presque, aucune autre équipe de l’élite n’a une caisse lui permettant de gérer au mieux sa saison. Les municipalités n’apportent aucune contribution comme on peut l’observer sous d’autres cieux. Et même si celles-ci en manifestaient la volonté, les moyens ne suffiraient pas du fait de l’abondance des clubs, dont la seule raison d’être serait la “vente” des joueurs à l’étranger. C’est donc le lieu d’interpeller les dirigeants actuels ou futurs de la Fécafoot, sur l’exigence d’un cahier des charges pour les clubs et centres de formation.
Dans un pays comme la Côte d’Ivoire, la Fédération accorde une dotation annuelle d’ environ 25 millions de francs Cfa en début de saison à chaque équipe de première division. Mais, qu’est-ce-que cette somme peut représenter pour un club de l’acabit d’Assec d’Abidjan dont le budget annuel avoisine le milliard? Ce budget faramineux est la conséquence du merchandising et de bonnes relations avec les opérateurs économiques qui constituent de véritables sources de financement qu’ignorent certains créateurs de clubs au Cameroun. Canon de Yaoundé, seul club de première division ayant un contrat de partenariat avec un club étranger (Lokeren en Belgique), ne peut plus en bénéficier, pour cause de bicéphalisme à sa présidence.
Par Sandeau NLOMTITI, Le Messager