Un déplacement à Saint-Symphorien ne saurait être un match comme les autres pour Rigobert Song. C’est, en effet, le club lorrain qui accueillit en 1994, et fit mûrir, sous la houlette d’un certain Joël Muller, celui qui n’était alors qu’un jeune espoir camerounais. Aujourd’hui capitaine du Racing, l’homme devra mettre de côté les sentiments, l’espace d’une rencontre, afin de mener ses troupes à la victoire dans l’antre messine. Questions.
Rigo, samedi, face à Lyon, tu as évolué au poste d’arrière droit. Est-ce un poste que tu as déjà connu ?
C’est un poste que j’ai connu à mes débuts avec Metz, et même avant de venir dans le Football professionnel : au Tonnerre de Yaoundé, je jouais arrière droit. Je suis arrivé à Metz et le coach Joël (NDLR : Muller) m’a reconduit à ce poste. C’est lui qui n’a « discipliné » à ce poste d’arrière droit. Cela fait plaisir de changer, même si, aujourd’hui, ça fait très très longtemps que je n’ai plus joué à ce poste. Mais ça me fait plaisir de pouvoir m’exprimer à ce poste parce qu’on participe plus dans le jeu qu’à un poste de défenseur fixe, où on est en permanence au contact avec le joueur. Cela fait plaisir de pouvoir, de temps en temps, contribuer et de se sentir plus impliqué dans le jeu de l’équipe.
Samedi prochain, tu retrouves Metz, ton ancien club. Quel souvenir gardes-tu de ton passage en Lorraine ?
Je ne garde que des bons souvenirs. C’est un club avec lequel j’ai gagné des compétitions, et j’y ai passé des bons moments. J’ai gagné une coupe de la Ligue. J’ai été vice-champion. Ce sont des choses que l’on ne peut pas oublier. J’ai gardé de bonnes relations avec le Président Molinari. De temps en temps, on s’appelle au téléphone. J’y ai beaucoup de supporters qui m’ont soutenu lorsque j’étais là-bas. Cela reste donc mon deuxième pays, comme je l’ai toujours dit. Cela a été mon pays d’accueil quand je suis arrivé en France Cela ne va pas changé. Même si aujourd’hui je joue ailleurs, j’ai toujours une grosse pensée pour cette équipe. Mais bon, dans l’autre sens aussi, il y a un challenge sportif qui est là. On est obligé de faire avec. Ils ont besoin de points. Nous aussi. C’est à nous de savoir renverser la tendance, sachant qu’ils sont venus nous battre ici au match aller (NDLR : défaite deux buts à zéro à Bollaert en octobre dernier). On est bien en ce moment, et on a envie de prendre des points à l’extérieur.
Metz, c’est deux victoires, trois nuls, et huit défaites à domicile, à Saint-Symphorien. Penses- tu que la partie va être aussi facile que les statistiques le disent ?
Non, je ne le pense pas. Les statistiques, c’est autre chose. Tout se passe au niveau du terrain. Déjà, ils n’ont pas joué le week-end dernier. Pour eux, c’est un couteau à double tranchant. Ils auront du rythme ou ils n’en auront pas, mais je pense que les statistiques, c’est une chose, et que la réalité du terrain, c’est une autre chose. Metz, si j’ai bonne mémoire, n’avait plus gagné à Lens depuis quelques temps. Ils sont venus, au match aller, et on a perdu. Cela ne veut donc rien dire. C’est à nous de pouvoir imposer notre manière, note façon de faire. Montrons notre envie de prendre les points, et, à partir de là, les statistiques seront peut-être confirmées. Mais l’important sera de savoir dans quel état d’esprit nous allons aborder cette rencontre.
Propos recueillis par Olivier Maillard, RClens.fr