SOUSSE, 02 fév – La fête du mouton en terre tunisienne, célébrée hier pratiquement sur la pointe des pieds, a déçu plus d’un amateur habitué aux festivités de l’Aïd el Khébir à Niamey, à Garoua ou à Abidjan. Les Tunisiens ne sont décidément pas un peuple de fêtards ni d’avides mangeurs.
J’ai quitté l’hôtel des Lions en fin de matinée pour retourner pour quelques heures à Tunis honorer le méchoui traditionnel auquel m’avaient invité quelques collègues. On ne s’attardera pas là-dessus, qu’il suffise de dire ici que la cuisine tunisienne n’est ni spécialement généreuse ni tapée à l’as. Elle est saine néanmoins, ne connaît pratiquement ni sel, ni poivre, encore moins le piment qui vous écorche si délicieusement la gorge à Douala. Le boeuf, le loup de mer et le rouget sont bien présents, mais prodigués avec parcimonie et dépouillés de la moindre aromate. Ils ne sont pas donnés, mais alors pas du tout, et j’ai toujours l’impression, une fois l’addition présentée, qu’ils s’étranglent d’épouvante devant leur prix à travers ma gorge.
L’axe Tunis-Sousse est d’une grande beauté. Une fois passé ben Arous, plein sud, la terre monte brusquement. Vallonné, piqué d’innombrables oliviers un peu tristes à ce moment de l’année, il s’étale paresseusement jusqu’à Hammamet, la fameuse station balnéaire de la côte. Le désert commence juste après, le paysage change, l’air devient plus revêche, la mer n’est pas loin.
El Kantaoui, une cinquantaine de kilomètres plus loin, à l’entrée de la grande agglomération de Sousse, est une citadelle le long du front de mer hérissée d’hôtels de luxe et agrémentée d’un minuscule port de plaisance de belle facture. L’hôtel des Lions est à gauche.
M. Bidoung était revenu de Yaoundé. Parti précipitamment il y a quelques jours, au milieu de supputations diverses, le ministre a réapparu sans tambour ni trompette. Il a tout de suite tenu une réunion très tonique à laquelle ont participé religieusement tous les membres des Lions. Très en forme, reposé, le ministre a parlé pendant longtemps et a transmis à tous un message du président. Le niveau auquel se sont hissés les Lions, a fait rappeler M. Biya, condamne l’équipe à gagner.
ATMOSPHERE A EL KANTAOUI
Ici, à l’hôtel des Lions, rien de particulier. Aucune trépidation, aucune fausse note ne vient troubler le train train quotidien. L’équipe s’entraîne, les joueurs se promènent dans le hall, bavardent par petits groupes ou se
prêtent volontiers à des séances de photo. On sent une grande sérénité; même les administrateurs semblent moins nerveux. Les visiteurs toutefois, n’ont plus librement accès à l’hôtel.
L.Ndogkoti