Les Lions indomptables du Cameroun vont tenter d’entrer dans l’histoire en devenant la première nation trois fois victorieuse consécutivement de la Coupe d’Afrique des nations, dont le coup d’envoi de la 24e édition sera donné samedi à Radès lors de la rencontre Tunisie-Rwanda.
Cette CAN 2004 sera placée sous le signe de l’émotion, puisque le Cameroun, qui vise encore une cinquième victoire record dans la compétition (après 2002, 2000, 1988 et 1984) jouera à la mémoire de son milieu de terrain Marc-Vivien Foé, victime d’une mort subite lors de la Coupe des Confédérations en juin dernier sur le terrain de Lyon.
La Tunisie, pays organisateur, qui souhaite devenir en 2010 la première nation africaine à héberger la Coupe du monde de football, jouera donc gros à tous les niveaux. D’importants moyens ont été déployés pour la réussite technique de l’épreuve, mais aussi au niveau sportif, puisque les Aigles de Carthage doivent absolument faire oublier leur échec au premier tour du Mondial asiatique.
Roger Lemerre a ainsi été appelé au chevet de l’oiseau déplumé, afin qu’il se requinque et aille le plus loin possible dans cette CAN 2004, pour devenir pourquoi pas le premier pays du Maghreb vainqueur de l’épreuve depuis l’Algérie en 1990.
«Commençons par battre le Rwanda», a déclaré Lemerre, qui se méfie bigrement des matches d’ouverture depuis le fiasco français en Corée du Sud, précipité par une défaite d’entrée des champions du monde en titre face au Sénégal.
Il faudra craindre le petit Rwanda, sorti de l’enfer du terrible génocide survenu il y a dix ans. Nouveau venu dans l’épreuve, il a éliminé en qualifications le Ghana, l’un des monstres footballistiques du continent africain, aux quatre victoires dans la CAN, à l’instar du Cameroun et de l’Egypte.
Dans ce groupe A, la Tunisie rencontrera encore le Congo, privé de son buteur émérite Shabani Nonda (Monaco), convalescent après une blessure au genou, et la Guinée de Pascal Feindouno (Bordeaux) et Dian Bobo Balde finaliste l’an dernier de la Coupe de l’UEFA avec le Celtic de Glasgow.
Le Sénégal, finaliste de la précédente édition (seulement battu aux tirs au but), voudra dans le groupe B continuer sur la lancée de son quart de finale à la Coupe du monde en Asie. Les Lions de la Teranga visent le titre, sous la houlette de Guy Stephan, l’un des cinq entraîneurs français présents à la CAN 2004, comme Lemerre, et aussi Jean-Paul Rabier (Burkina Faso), Michel Dussuyer (Guinée) et Henri Stambouli (Mali).
Le Sénégal sera opposé au premier tour au Burkina Faso, au Kenya et au Mali emmené par Frédéric Kanouté. L’attaquant de Tottenham, ex-sélectionné français dans les équipes de jeunes, fait partie des joueurs bénéficiant de la nouvelle règle de la Fédération internationale de football (FIFA) qui lui permet de jouer pour son pays d’origine.
Dans le groupe C, le Cameroun du Lensois Rigobert Song devra se méfier de ce premier tour où il sera confronté à l’Egypte du Marseillais Ahmed Hossam Mido, à l’Algérie et au Zimbabwe.
Près du quart des joueurs sélectionnés pour cette CAN 2004 évoluent en France, puisqu’ils sont 79 sur un total de 352 unités.
Le groupe D s’annonce chaud, avec aux prises le Nigeria, le Maroc, le Bénin et l’Afrique du Sud qui a sorti en qualification la Cote d’Ivoire de l’intenable Didier Drogba.
Parmi les 16 formations finalistes, sept ont au moins une fois remporté le trophée: le Cameroun, incontestable roi du continent africain depuis dix ans, l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, le Maroc et le Congo.
Les quatre groupes de quatre équipes évolueront dans six stades tunisiens. Une enveloppe d’environ «20 millions de dollars» a été affectée à la réfection des sites, a indiqué Slim Chiboub, le président du Comité d’organisation de la CAN 2004, somme en priorité attribuée pour les enceintes de Bizerte, Monastir et Sfax. Celles de Sousse et de Tunis (Radès et El-Menzah), déjà utilisées lors de la CAN 1994 où pour les Jeux méditerranéens de 2001, sont neuves.