S’il n’y a pas gagné, Paris a tout de même rendu à Lyon une copie digne d’une formation qui excelle à l’extérieur, en même temps que celle d’un sérieux candidat à l’Europe. Celle aussi d’une équipe qui se façonne dans le courage et l’envie. Car ce n’est qu’à cinq minutes du repos final que Carrière servi par Luyindula a répondu à Pauleta servi par Mbami. Il est clair qu’à Lyon, Paris a livré un nouveau visage. Celui d’un candidat à un accessit.
Même si Paris n’a pas déjoué tous ces chiffres qui depuis dix ans maintenant à Gerland font le bonheur de la statistique, il a rendu une copie chez le champion de France digne d’une formation candidate à quelque chose en fin de saison. Quoi ? La question restera entière jusqu’à la fin mai. Reste qu’il est aujourd’hui certain que son parcours à l’extérieur est conforme aux objectifs des joueurs de Vahid Halilhodzic qui ne cachent plus leur souhait de tenter de décrocher un billet pour la Ligue des champions dès la saison prochaine.
Et c’est avec un milieu de terrain fortement densifié que Paris se présente face à une attaque lyonnaise, elle-même fournie sur le plan offensif (Govou, Elber, Malouda et Luyindula). Ainsi, les intentions de Le Guen sont plus claires, et Lyon ne va pas tarder à faire valoir ses atouts nocturnes. Luyindula (4e) arme le premier coup de feu sans que cela n’inquiète outre mesure Alonzo. En cherchant à remonter au plus vite les ballons vers son duo Fiorèse-Pauleta, Paris a pris le parti de gagner la bataille du milieu. Un enjeu de taille face à Juninho, Dhorasoo et consorts.
Pauleta est parfait
Reste que ce sont les hommes d’Halilhodzic qui vont se créer les occasions les plus franches de cette première période. Après une longue séance de passe à dix, Sorin glisse habilement à Fiorèse qui se retrouve seul face à Coupet. En fermant l’angle de tir à Fiorèse, le portier des Bleus entraîne le Parisien vers le plus mauvais choix (11e). Dommage. D’autant que sur la relance qui s’en suit, Juninho voit son tir contré mais le ballon pas perdu. La tentative file vers Dhorasoo dont le centre trouve la tête d’Elber. Le rebond devant la ligne d’Alonzo contraint le gardien parisien a repoussé à genoux des deux poings (12e).
Après ces deux actions rondement menées de part et d’autre, c’est tout le scénario de la rencontre qui s’écrit. Paris comme Lyon s’imposent un rendement maximal lors de chaque occasion. Dans l’entrejeu parisien, M’Bami et Sorin sont les plus vus, mais c’est la combinaison M’Bami-Pauleta qui va révéler la plus payante. Un premier essai offre à Pauleta une nouvelle balle de but, mais le tir aux six mètres de l’international portugais file au-dessus (14e). Avant que le même M’Bami n’aille chiper le ballon dans les pieds de Juninho à cinquante mètres des buts de Coupet. Le jeune Camerounais trouve Pauleta qui temporise pour faire mine d’attendre du soutien, avant de choisir de repiquer dans l’axe et d’envelopper idéalement du pied droit un tir qui laisse les Lyonnais à leur désespoir (41e).
Sitôt revenus sur la pelouse, les hommes de Paul Le Guen vont s’employer à déjouer le plan parfait que leur a tendu Paris durant les quarante-cinq premières minutes. Pour une fois, Elber échappe au marquage d’El-Karkouri mais l’ancien bavarois est trop gourmand et ne voit pas Dhorasoo qui était pourtant mieux placé que lui (56e). En revanche, le choix du jeune Berthod trois minutes plus tard est nettement plus judicieux, seulement il trouve le poing ferme d’Alonzo sur son chemin (59e). Paris souffre mais Paris tient encore sa sixième victoire de la saison à l’extérieur. Compte tenu de l’acharnement lyonnais, la question c’est : jusqu’à quand ?
Mbami joue pour quatre…
Les sorties de Cubilier et de Sorin, encore à court de compétition mais parfaitement dans le ton pour leurs reprises, font place à quelques minutes d’égarement. Heureusement, le diabolique M’Bami travaille comme quatre. Mais à force de jouer avec ses nerfs, Paris va finir par craquer. La pression lyonnaise va se faire trop grande. La première alerte est signée Juninho. Le coup-franc à l’angle de la surface de réparation conforte Alonzo dans son éternel rôle d’homme providentiel (77e). Tout comme Elber qui parvient à se retourner, alors qu’il était dos au but, et à loger une frappe qu’Alonzo déloge on ne sait comment (81e). A cinq minutes de la remise de l’ordonnance aux lyonnais, Paris craque.
Le haro offensif de Luyindula relayé par Dhorasoo se termine sur le pied droit de Carrière. Alonzo touche tout de même la reprise de l’ancien nantais, mais pas suffisamment pour déjouer tous les pronostics de cette fin de rencontre (85e). Pire, Carrière aurait pu tuer ce qui constituera tout de même un bon point pour Paris, en manquant le cadre de quelques centimètres (86e). Mais la bande à Halilhodzic peut partir en vacances l’esprit tranquille. A Lyon, Paris a certainement pris plus qu’un point. De la confiance sûrement, du poids dans ce championnat assurément.
José Carlin
Lyon-PSG: 1-1 (0-1). Arbitre : Bré. 36720 spectateurs. But(s) : Carrière (85e) pour Lyon ; Pauleta (41e) pour PSG.
Avertissement(s): Pauleta (59e), Rocchi (67e), Mendy (89e) pour PSG.
Lyon: Coupet – Berthod, Caçapa (Muller, 90e), Edmilson, Réveillere – Dhorasso, Juninho, Malouda (Carrière, 70e) – Elber, Govou, Luyindula. Entr.: Le Guen.
PSG: Alonzo – Sorin (Boskovic, 61e), Cubilier (Mendy, 64e), El Karkouri, Heinze, Pierre-Fanfan – Hugo Leal, M’Bami, Rocchi (Ogbeche, 74e) – Pauleta, Fiorèse. Entr.: Halilhodzic.