Après 2002 avec le Tonnerre de Yaoundé, le Cameroun est bien parti pour voir un de ses clubs disputer, cette année encore, la finale de la Coupe de la Caf. En effet, son représentant en C 3, Coton Sport de Garoua, est à 90 minutes d’obtenir sa qualification pour la finale. Un espoir permis au regard de la large victoire des cotonniers lors du match aller de ladite compétition.
Il y a en effet deux semaines à Garoua, les poulains de Souleymanou Aboubakar et Lamine Ndiaye ont infligé un 3-0 sans appel aux Tunisiens du Club Africain. Une large victoire qui leur permet d’entrevoir le match retour de dimanche prochain à Tunis avec beaucoup plus d’optimisme. Même si l’entraîneur sénégalais de Coton Sport préfère garder la tête froide : » Nous partons avec un avantage certain. Mais il y a un deuxième match à livrer. Dimanche, en entrant sur le terrain, il faudra tout simplement oublier le 3-0 de l’aller et jouer un match plein. J’avais dit au départ qu’il fallait deux grands matches. Nous avons fait un. Il en reste un. Il faudra jouer comme nous l’avons fait par exemple contre la Jsk au match aller. Car pour moi, je ne nous vois pas encore en finale.
Le football réserve parfois des surprises. Récemment, nous avons vu un match, Cameroun-Portugal, du Mondial de football des cadets, où, en 20 minutes, beaucoup de choses se sont passées. Donc il vaut mieux rester prudents et jouer. Ce n’est qu’en jouant que nous pourrions décrocher la timbale ». A la veille de leur départ, la plupart des joueurs rencontrés n’avaient pas la même réserve que leurs dirigeants. L’euphorie d’une place en finale était perceptible dans les discours de bon nombre d’entre eux. « La seule fois où nous avons perdu à l’extérieur cette année, c’est en Afrique du Sud (0-1) contre les Mamelodies Sundows », s’exclame le capitaine des cotonniers, Jean-Paul Boya Ntsogo. Pour son coéquipier Willy Endzanga, » Nous sommes qualifiés d’office « . L’avant-centre congolais déclare faire confiance à son groupe : » Je suis sûr de nous. Nous n’allons pas en Tunisie sauvegarder le score du match aller. Nous allons ouvrir le jeu. Et comme les Tunisiens sont faibles sur les côtés [Les trois buts inscrits par Coton Sport au match aller sont partis des ailes, Ndlr]… » S’ils ont bu la tasse à Garoua, il est certain que les » Clubistes » ne s’avouent pas vaincus. Bien qu’ils sachent l’aventure périlleuse. Depuis les quarts de finale, l’allant des cotonniers est tel que les hommes du président Pierre Kapténé, qui ont par ailleurs gagné en maturité, allient efficacité et spectacle.
Ce qui fait des Vert et blanc les favoris des bookmakers. Cependant, le Club Africain n’est pas un enfant de choeur. En plus il évoluera à domicile et pourra compter sur son douzième homme, le public, réputé pour être très chauvin. » On sait que ce n’est jamais facile de jouer dans les pays arabes parce que l’environnement là-bas est hostile. Je pense que les garçons en sont suffisamment conscients « , déclare Lamine Ndiaye. Les cotonniers appréhendent par ailleurs l’arbitrage. La rencontre Club africain-Coton Sport de dimanche prochain à 15h30 sera dirigée par un trio arbitral de nationalité libyenne. Le commissaire du match, lui, est originaire de l’Égypte. L’année dernière, Tonnerre avait eu pour adversaire en finale la Jsk d’Algérie. Si Coton Sport se qualifie cette année, il pourrait avoir affaire les 7, 8 ou 9 novembre prochain, au représentant du Maroc, le Raja, tombeur des Rangers du Nigeria au match aller à Casablanca par 4 buts à 0. Le finale aller aurait alors lieu au Maroc et le retour à Garoua deux semaines plus tard (le 23 novembre 2003).
Moral haut
En Ligue des champions, Canon se rend à Luanda pour le compte de la sixième journée. Dans son groupe B, l’on assistera lors de cette dernière journée des matches de poule aux rencontres des voisins. Le premier de ce groupe, l’Espérance de Tunis, sera face au deuxième, l’Usm d’Alger. L’enjeu du match est le classement final dans ce groupe où les jeux sont faits depuis la quatrième journée. Canon de Yaoundé, bon dernier, se rend à Luanda dans le ferme espoir de damer le pion à Aviaçao et terminer à la 3è place de cette seconde phase de la C 1. Le 24 août dernier à Douala, le Kpa Kum s’était imposé aux poulains du coach Antonio C. Bernadino sur le score de 2 buts à 1. Aviçao est d’ailleurs le seul club que les Mekok Mengonda sont parvenus, en cinq sorties, à battre. Une victoire des Rouge et vert dimanche dans la capitale angolaise entretiendrait le moral des joueurs pour la suite des compétitions nationales. La championnat et la Coupe du Cameroun reprenant après le 18 octobre, les prochaines semaines seront alors déterminantes pour Canon qui est parti pour un sprint dont l’issue, à la 30ème journée, est le titre. Parallèlement, l’équipe a une demi-finale de coupe du Cameroun en perspective.
Il reste tout de même que la Ligue des champions est la plus prestigieuse des coupes inter-clubs organisées par la Caf. Une troisième place serait moins déshonorante qu’une quatrième, la dernière en l’occurence. Par ailleurs, les retombées de la participation à la seconde phase de la C 1 sont telles que si Canon finit 3ème, il s’en tirera avec 261 250 dollars (environ 169 812 500 F Cfa) dans sa caisse et 13 750 dollars (soit 8 937 500 F Cfa) dans celle de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Tandis qu’à la 4ème place, il devrait se contenter de 190 000 dollars (environ 123 500 000 F Cfa) et la Fécafoot de 10 000 dollars (6 500 000 F Cfa). Une aubaine pour l’équipe de Iya Mohamed qui (il l’a avoué) n’a pas toujours brillé par son implication dans la préparation des représentants camerounais en compétitions africaines inter-clubs. Le secrétaire général de la Fécafoot, Jean René Atangana Mballa, promettait, à l’issue de la rencontre Canon-Espérance d’il y a deux semaines à Douala, « de rectifier le tir à partir de la prochaine saison ».
Bertille M. Bikoun