Le 15 juin 2003, un nouveau magazine arrivait sur le marché pour traiter des sujets du football africain. FOOT AFRICA naissait ainsi et consacrait sa une à Shabani Nonda qui venait d’être sacré meilleur buteur de la Ligue 1 en France avec 26 réalisations.
Le deuxième sujet présenté en couverture était la Coupe des Confédérations avec les déclarations de Ronaldinho et surtout un dossier sur le Cameroun. L’occasion était toute trouvée, les Lions Indomptables du Cameroun devant représenter dès le 19 juin le continent africain dans ce tournoi controversé de la Fifa que la France abritait.
Et les détenteurs de la Coupe d’Afrique des Nations ont fait mieux que de la représentation. Le parcours était parfait, jusqu’en demi-finale contre la Colombie à Lyon.
Ce 26 juin à Gerland un message est passé : le Cameroun a gagné et s’est qualifié, Marc Vivien Foé a vécu. Et la vie a continué. Dans la banalité du quotidien, notre inattention nous fait passer à côté de choses essentielles. Le sort est cruel, mais c’est le sort. Il serait bon que pour ceux qui restent la mort de Foé ne soit pas juste une mort de trop. Il a tant donné pour la gloire sportive du Cameroun et de l’Afrique. Il a tant donné – c’était moins connu en raison du caractère de l’homme et de l’absence de mise en scène – pour ses co-villageois ou les déshérités qu’il côtoyait aussi bien au Cameroun qu’en Europe. Don suprême, il a donné sa vie. Et il a encore continué à donner après sa mort.
Je m’en voudrais de ne pas reprendre ici – et exceptionnellement – ce paragraphe de l’éditorial du premier numéro. En effet le pays des Lions indomptables, souvent présenté comme une Afrique en miniature- au vu de la diversité du milieu physique- est également une éclatante illustration des contradictions et tares du football africain. Quatre fois champion d’Afrique des nations, huit trophées africains avec les clubs, cinq participations aux phases finales de la Coupe du Monde, une médaille d’or aux Jeux Olympiques : au final, pas un seul stade aux normes de la Fifa, pas d’installation pour accueillir les exemplaires Lions Indomptables pour leur préparation et, bien entendu, pas de championnat de jeunes !!! ». Pour nous dire adieu, Marco repose dans le sol du complexe sportif dont il avait entrepris l’édification près de Yaoundé. Ils étaient tous là, ceux qui ont la charge de construire des installations sportives pour le Cameroun. Ils ont vu, ils sont partis…
FOOT AFRICA, pour sa part, veut comprendre le message. Votre magazine s’engage à contribuer à la valorisation de l’Afrique qui gagne, qui est debout et qui travaille. Tant qu’à être sur cette terre de passage, autant remplir du mieux ce qu’on croit être son devoir. Nous saluerons les exploits des africains, nous nous inclinerons devant le beau jeu et le fair-play, nous décrirons, expliquerons et analyserons le fait footballistique.
Nous croyons que le sport – le football en particulier – est une chance pour l’Afrique. Tous les mois nous voulons contribuer à le démontrer. Avec vous.
André Parfait BELL
Directeur de la Publication.