Un stade hostile, une équipe motivée dont les leaders étaient plus frais (n’ayant pas joué deux jours plus tôt), la rencontre contre la Turquie s’annonçait piégeuse pour les camerounais auréolés de leur victoire face aux brésiliens. Après leur habituelle difficile mise en route, les Lions ont contrôlé le match et retrouvé les vertus collectives qui leur ont manqué en Asie l’été dernier.
Combatifs, valeureux, disponibles, on a retrouvé le rouleau compresseur qui a dominé l’Afrique depuis 3 ans. Le contrecoup physique des efforts fournis contre le Brésil a ainsi pu être transcendé par une organisation collective pour la récupération de la balle.
Au niveau défensif, l’équilibre a été trouvé avec une paire de récupérateurs devant une défense à quatre. Les bonnes performances des jeunes Eric Djemba et surtout Modeste Mbami sont ainsi à signaler. Reste maintenant à créer l’animation offensive. Les côtés ont été défaillants, Idrissou ayant du mal à se situer malgré une évidente bonne volonté et Geremi ayant avant tout un profil défensif. De plus, le système avec un seul attaquant mis en place fait de Foé, le joueur de soutien d’Eto’o.
Le milieu de terrain ne compte donc aucun créateur par sa qualité technique ou par la percussion. Mais avec leur volonté de gagner tous les ballons et par la bonne qualité technique de milieux récupérateurs, cette absence est moins criarde. Toutefois, on peut penser que les Lions auraient pu tuer leurs deux matchs plus tôt.
Cette particularité (buts en fin de partie) nous montre néanmoins que les Lions sont au point physiquement et c’est la meilleure nouvelle quand on sait que certains ont terminé leur championnats il y a plus d’un mois.
Place maintenant au match contre les USA, où il faudra aller chercher la première place. Les joueurs les moins en vue auront l’occasion de se mettre en valeur avec la mise au repos plus que probable des cadres. Nous espérons que le jeune Ngon Adjam aura l’occasion de fouler la pelouse. Son exemple peut permettre à tant de jeunes qui viennent à l’aventure dans de mauvaises conditions de réaliser que le championnat camerounais n’est pas un obstacle à une carrière internationale.
Ainsi, si on est fier à juste titre de notre équipe nationale, il ne faut pas oublier que les victoires des Lions doivent se répercuter sur l’ensemble du football camerounais.
Hervé Kouamouo