NAIROBI – Le Somalien Farah Addo, vice-président de la Confédération africaine de football (Caf), a déclaré que l’Afrique et l’Europe seraient unis contre Sepp Blatter lors de l’élection pour la présidence de la Fifa.
« Presque toutes les fédérations africaines vont voter pour Issa Hayatou. La majorité des fédérations européennes qui connaissent le fonctionnement de base de la Fifa soutiendront Hayatou », a expliqué Addo dans un entretien accordé à Reuters à Nairobi.
« Elles voteront pour une personne (…) honnête et qualifiée (…), et cette personne, c’est Issa Hayatou », a affirmé celui qui est également président du Conseil des fédérations de l’Est et du centre de l’Afrique (Cecafa).
Addo est le fer de lance de la campagne d’Hayatou, le président camerounais de la Caf. Hayatou se présente à l’élection à la tête de la Fifa du 29 mai à Séoul contre le président sortant, le Suisse Sepp Blatter.
Le mois dernier, Addo s’est retrouvé au centre d’un scandale soulevé par le Daily Mail, lequel a affirmé que le Somalien aurait reçu 100.000 dollars pour apporter sa voix à Sepp Blatter lors de l’élection du président de la Fifa en 1998, un vote qu’il avait pourtant promis à Lennart Johansson, le président de l’UEFA qui avait finalement perdu l’élection.
CORRUPTION PRESUMEE
Il a affirmé avoir refusé cet argent mais a assuré que 18 délégués africains avaient accepté cette somme pour changer leur vote.
Blatter l’avait finalement emporté par 111 voix contre 80.
« Neuf mois après que ces choses se furent passées à Paris, j’ai écrit à ma confédération pour l’informer que je voulais que cette affaire soit rendue publique, mais l’assemblée générale a mis son veto, en m’expliquant que le temps n’était pas venu pour les révélations », a dit Addo.
« Mais je n’ai pu me tenir tranquille quand Blatter a annoncé qu’il briguait un deuxième mandat de quatre ans. »
« Quand il avait dit qu’il ne ferait qu’un mandat, je me suis dit que ce qui était fait était fait. Qu’il s’en irait au bout de quatre ans », a-t-il précisé.
« Je suis déterminé à ce que ces choses n’arrivent plus. »
Depuis plusieurs semaines, Blatter est sous le feu de la critique, accusé par ses détracteurs de mauvaise gestion financière de la Fifa et de corruption lors de son élection en 1998.
LE CAS MILLA
La situation financière de l’organisme dirigeant du football mondial a été l’objet d’un audit interne après la faillite l’an dernier de son partenaire marketing, la société ISL-ISMM.
Hayatou, le premier Africain à se présenter à l’élection à la présidence de la Fifa, est l’un des opposants les plus farouches à Blatter.
Addo a également regretté que l’ancienne gloire du football africain, le Camerounais Roger Milla, ait déclaré qu’il serait dur pour les Africains de choisir entre Hayatou et le président sortant.
« D’abord, il ne vote pas. Ensuite, il n’y a aucun doute que la Fédération camerounaise votera pour Hayatou », a souligné Addo.
Il a rappelé que seuls la Mauritanie et le Liberia avait clairement indiqué qu’ils n’accordaient pas leur soutien à Hayatou.
La Sierra Leone, la Zambie et le Zimbabwe, a-t-il dit, ont démenti la teneur des articles de presse qui les lie à un bloc anti-Hayatou.
Milla, qui est le compatriote d’Hayatou, a dit à Reuters à Genève le 31 mars que Blatter avait beaucoup d’amis en Afrique qui ne pouvaient le lâcher sous prétexte qu’un Africain se présente à l’élection.