Ande Dona N’Doh n’est pas connu du grand public, mais il aspire encore à le devenir. À 27 ans, l’attaquant camerounais est le meilleur buteur du National, lui qui enfile les pions en faveur de Luzenac. Comme un aboutissement, pour un élément qui a longtemps navigué dans les bas-fonds.
Une carrière est faite de hauts et de bas, et ce constat a priori bateau, Ande Dona N’Doh ne le contredira assurément pas. L’actuel meilleur buteur de National, où il écrase la concurrence avec 14 buts inscrits, n’a pas eu l’ascension linéaire qui lui était promise à ses débuts. Débarqué en France à l’âge de 19 ans après avoir été remarqué par Angers, le Camerounais a expérimenté tous les freins possibles à une carrière de footballeur de haut niveau. Les promesses non tenues au SCO, la concurrence au Havre, club qu’il avait rejoint dans la foulée pour parfaire sa formation et signer son premier contrat pro, et les blessures, qui ont autant contrarié son parcours à Rouen que son retour à Luzenac.
Luzenac, ou la lumière dans la carrière de l’attaquant. Prêté au club ariégeois sur la saison 2008/2009, N’Doh, premier professionnel de l’histoire du LAP, avait alors contribué à la montée en National, premier échelon pro français, avec ses 14 buts en saison. Belle image, qui pourrait bien ne pas rester esseulée : revenu libre de tout contrat en 2012 sur demande de la dirigeance et de coach Christophe Pelissier avec lesquels il était toujours resté en contact, le buteur est sur le point de réitérer la même performance, en faisant cette fois monter le club en Ligue 2. Le duo complémentaire qu’il forme avec son acolyte Khalid Boutaib fait en tout cas trembler la division, alors que Luzenac est second au classement avec 7 longueurs d’avance sur le 4e. « Il y a eu un bon recrutement pour préparer la montée, mais c’était soi-disant pour trois ans. Maintenant, il reste une douzaine de matches, il faut garder notre état d’esprit. Mon objectif, c’est justement ça : contribuer à une deuxième montée avec ce même club » nous a-t-il assuré.
À bientôt 28 ans, cet attaquant relativement complet, qui peut tout aussi bien « jouer en appui que prendre la profondeur » et se décrit comme un élément « toujours au service du collectif », est désormais au top de sa forme. Mais pour la suite, demeure l’incertitude : N’Doh est en fin de bail en juin, et ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait. Ce qui ne l’inquiète pour l’instant pas outre mesure. « Une prolongation ? Il y a encore le temps, on a trois mois devant nous. Je ne suis pas pressé pour ça, le club non plus, on a tous des objectifs, et on a pour ambition de les réaliser. » Le sportif prime pour ce bourreau de travail, lequel laisse à son agent le soin de gérer les intérêts naissants de multiples clubs.
« Honnêtement, oui, il y a eu des approches. De clubs, d’agents. Mais j’ai dit à mon représentant que je ne voulais pas de détails, je suis quelqu’un qui, quand il fait quelque chose, veut aller au bout. Je ne veux pas me déstabiliser pour un petit truc, je suis concentré sur ce que je fais à Luzenac. » Dans l’attente de l’obtention de la nationalité française, N’Doh pourrait en tout cas faire le choix de rester dans l’Hexagone, en dépit de ses rêves d’Angleterre. Une chose reste sûre, il veut aller plus haut. « Il faut bien finir la saison, on verra ce qu’il y aura derrière. Si c’est la Ligue 2, pourquoi pas, si c’est ailleurs, pourquoi pas. Moi j’ai cette envie d’aller le plus haut possible. » C’est tout le mal qu’on lui souhaite.