Le milieu de terrain international camerounais du Kayseri Erciyesspor a remporté lundi avec son compatriote Jacques Zoua, sa première victoire en première division de Turquie cette saison. Mais sa fierté est encore plus grande quand il pense à la performance des Lionnes Indomptables à la CAN de Namibie 2014 où elles ont terminé finalistes. Pour lui, l’équipe nationale masculine devrait se servir de leur exemple pour les prochaines échéances, même s’il reste la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo à affronter pour aller au Maroc 2015. Interview.
Qu’est-ce que ça vous a fait lundi, à vous et vos coéquipiers, de remporter votre première victoire de la saison en championnat ?
Un grand bien, surtout pour notre moral. La fête a été très belle dans notre vestiaire. Depuis que la saison a débuté, nous étions à quatre matchs nuls et deux défaites en six journées. Nous recherchions toujours notre première victoire, et on ne s’imaginait pas que ça allait arriver face au leader du championnat. Et c’est même pour cette raison que la fête a encore été plus belle ; car non seulement nous prenons notre première victoire, nous sortons de la zone de relégation, mais nous avons surtout battu le redoutable club de Besiktas. Il y a beaucoup de matchs que nous aurions pu gagner. Lundi, parce que c’était Besiktas, nous étions plus motivés. Nous avons joué plus serrés. Nous avons attaqué et défendu ensemble. Et le plus important, nous avons cru jusqu’à la dernière seconde. Je pense que si nous avions commencé la saison dans cet état d’esprit, avec cette volonté et cet engagement, nous serons à un meilleur résultat. L’autre fait est que nous manquions d’automatisme entre les joueurs, de rigueur défensive et offensive aussi. Parce qu’on ne marque pas beaucoup.
Et à la récupération, comment décrirez-vous le rôle qui est le vôtre dans une équipe qui comme vous le dites, manquait de rigueur défensive et offensive ?
La tâche est un peu plus difficile en club, parce que nous avons un groupe qui apprend réellement à jouer ensemble. J’essaie simplement d’aider autant que mes moyens physiques, athlétiques et techniques me le permettent. Je joue pour récupérer la balle aux pieds des adversaires, et la transmettre à mes coéquipiers. Qu’il s’agisse de revenir défendre derrière ou de monter en soutien en attaque, j’essaie d’être un joueur sur qui ses coéquipiers peuvent compter.
Avez-vous suivi la Coupe d’Afrique des nations de football féminin cette année ?
Bien sûr que si. En tant que Camerounais on a l’obligation de soutenir notre équipe, de près ou de loin.
Comment avez-vous trouvez les Lionnes du Cameroun ?
Je leur dit simplement félicitations. J’ai suivi leur parcours. Arriver en finale d’une compétition comme celle-là où elles ont affronté le Ghana, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud, n’était certainement pas évident. Je suis content en tant que Camerounais, mais aussi très fier pour nos joueuses qui ouvrent en quelque sorte la voix à notre équipe masculine. C’est vrai qu’on aurait préféré qu’elles remportent la compétition, mais n’oublions pas qu’elles étaient face au grand Nigéria où le championnat est d’un niveau vraiment professionnel, avec des joueuses habituées de la sélection nationale. Je me rappelle quand on préparait le match contre la Côte d’Ivoire (du 10 septembre, Ndlr.) elles sont venues regarder notre séance d’entraînement à Mbankomo. On a pris une photo de famille, et je pense d’ailleurs que c’était la première fois que nos deux sélections masculine et féminine soient si proches.
Est-ce que leurs prestations à cette CAN vous interpellent d’une manière ou d’une autre ?
Je crois sincèrement que ce que les Lionnes ont fait, est un message pour les Lions. Nous devons nous dire que puisque nous sommes en phase de reconstruction de notre football, si les filles sont arrivées en finale de leur Can, nous, nous devons faire mieux au Maroc. Et cela passe d’abord par la qualification. On a un très bon groupe actuellement. La discipline et le travail règnent dans ce groupe. Nous sommes capables de prendre notre qualification. Il faut juste qu’on continue à travailler, garder la tête sur les épaules, et le plus important, toujours respecter les règles.
Vous parlez des Lions, et des sources disent justement qu’après la victoire sur la Sierra Léone (2-0 le 15 octobre, Ndlr.), avec vos coéquipiers vous êtes retournés à l’hôtel et vous avez regardez l’autre match du groupe entre la Côte d’Ivoire et la RDC. Est-ce vrai ?
C’est de la pure vérité. On voulait à tout prix savoir si nous allions être qualifiés ce soir-là, parce qu’en cas de victoire de la Côte d’Ivoire, nous serions assurés de passer. Avec certains joueurs, nous avons vu quelques minutes de cette rencontre sachant que ces deux équipes sont nos prochains adversaires… Jusqu’ici nous avons fait un parcours honorable, mais difficile… On a encore deux matchs importants…
Réalisée par Arthur Wandji