Alors que la crise autour de la légitimité de Tombi à Roko a connu un break de trois semaines, c’est le secrétaire général du Tribunal arbitral du sport, ramant à contre courant des courriers de son collaborateur, Cagneux, qui ravive les braises de cette guerre en affirmant que la situation actuelle de la Fécafoot s’apparente à un « vide juridique ». De quoi donner des insomnies au nouvel exécutif.
Raid sur la Fécafoot ! La maison mère du football camerounais vient d’être attaquée. L’ennemi a pour nom : Abdourahman Hamadou qu’accompagne une milice constituée de compagnons d’infortunes et d’hommes de loi, déterminés à déloger le nouvel exécutif installé à Tsinga le 29 septembre 2015. Après quelques semaines sabbatiques, « le camp d’en face » comme les appelle les plénipotentiaires de Tsinga, remonte au créneau pour ouvrir à nouveau le feu. Le Tribunal arbitral de Sport (Tas) sous la plume de son Secrétaire général qui répond à l’avocat d’Etoile filante de Garoua en admettant que la situation à la Fécafoot est une sorte de « vide juridique » non sans évoquer dans la foulée une « vacance de poste » à la tête de l’instance faîtière du football camerounais.
Elections nulles
En effet, par courrier daté du 23 mars dernier, Me Cédric Aguet qui agit au nom de sa « mandante » avait saisi le Sg de l’instance juridictionnelle basée à Lausanne pour que celui-ci intervienne dans la procédure qui était jusque-là menée par Me Fabien Cagneux, conseiller auprès du Tas et collaborateur du Sg en question. En réaction, le patron de l’administration du Tas fait remarquer que « depuis le 3 mars 2016, sur la base de cet avis sorti d’un chapeau, M. Cagneux reconnaît à un pseudo-président de fédération « élu » par des élections nulles la qualité de représentant légitime de la Fédération intimée à la procédure 2016/A/4415 ». Ce constat vient contredire le précédent échange de courrier où Cagneux avait accepté de faire de Tombi le président de la Fécafoot suite à une correspondance avec la Fédération internationale de football association (Fifa) qui reconnait pourtant le pouvoir en place. 200 jours après l’installation du nouveau patron de la Fécafoot, le ciel s’assombrit puisque cette correspondance relance le débat sur le bien-fondé de l’équipe installée en Tsinga. Dur, dur.
Pierre Semengue « fusille » le Comité exécutif
La Chambre de Conciliation et d’arbitrage du Cnosc, statuant au sujet de la requête introduite par la Ligue de football professionnel (Lfpc) qui a refusé de respecter la décision de la Fécafoot relativement au report de la date des élections dans cette instance et à l’installation d’un Comité provisoire de gestion (Cpg), a donné finalement raison à l’organe que dirige le général d’armée à la retraite.
Tout a commencé lorsque le 17 mars 2016, les membres du Comité exécutif de la Fécafoot, réuni à Yaoundé, ont donné le feu vert à Tombi a Roko pour mettre sur pied une équipe transitoire à la tête de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) jusqu’en mars 2017. Une résolution qui laissait présager la fin du règne de Pierre Semengue ce d’autant plus que l’élection initialement prévue pour la fin du mois d’avril prochain était par conséquent annulée, tout comme les Statuts nouvellement adoptés à la Ligue. Une nouvelle qui n’a pas du tout plu au général d’armée, à la retraite contraint de saisir la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun. 21 jours plus tard, l’instance tranche en faveur du patron de la Lfpc.
Tombi et l’affaire « Goal III »
Un terrain avec pelouse en gazon naturel, un terrain de Futsal et un terrain de Beach soccer seront bientôt érigés au centre technique de la Fécafoot en banlieue de Yaoundé. C’est le fruit du partenariat entre le Cameroun et la Fifa.
La cérémonie du 06 avril 2016 au Centre technique venait peut être mettre un terme à la diatribe contre Tombi à Roko Sidiki, longtemps accusé d’avoir détourné les fonds destinés au Projet Goal III de la Fifa. Entre cabale, règlement de comptes et campagne de déstabilisation, le président de la Fécafoot a vécu le martyr face à ses éternels pourfendeurs qui ne lui ont jamais pardonné d’avoir déposé sa candidature à l’élection du patron de l’exécutif de la maison mère du football camerounais au point de remporter le scrutin sur un score à la soviétique. Certains journaux avaient même annoncé le retrait de son passeport et son interpellation imminente pour une fin de règne en fracas telle qu’on l’avait prédit à son prédécesseur Iya Mohammed, écroué à la prison centrale de Kondengui depuis le mois de mai 2013 pour « faute de gestion à la Société de développement du Coton (Sodecoton) » dont il était le directeur général. Il n’en est donc rien.
Générer des revenus
La pose de la première pierre de la 3ème phase de ce programme de développement, mis en œuvre par la Fifa en faveur de ses associations membres a eu lieu en présence des membres du gouvernement et des responsables des instances en charge du football au Cameroun. Lancé en 1999, le projet Goal selon les mots du représentant régional de la Fifa, Seidou Mbombo Njoya, «aide les associations membres les moins privilégiées à améliorer leurs infrastructures et leur niveau de participation aux compétitions. Il se concentre sur trois aspects principaux: les terrains, l’équipement et les jeunes». Ce programme permet également aux fédérations «de bénéficier d’un financement pour des projets durables, qui soient en mesure de générer des revenus ou de faire des économies, sur le long terme».
Tombi, Broos et l’avenir des Lions indomptables
Déjouant tous les pronostics et « violant » les règles et les canons préétablis par la Commission d’examen des dossiers de candidatures au poste de sélectionneur du « Onze » national, le président de la Fécafoot recrute un technicien Belge dont le palmarès fait jaser. Mais cet homme charismatique annonce une révolution des mentalités au sein de la tanière.
Jamais la désignation d’un sélectionneur n’a autant provoqué un tollé. A peine son nom a-t-il été dévoilé que le gotha du football camerounais l’a vomi non sans maudire ceux qui ceux qui l’ont recruté à la tête de l’encadrement technique des Lions indomptables au premier rang desquels Tombi à Roko. Ce dernier essuie des volées de bois vert dans les rangs des supporters et autres médias, mécontents de ce choix qu’ils jugent tiré par les cheveux. Mais, le successeur de Volker Finke en deux rencontres seulement, commence à prouver qu’il a du charisme et une autorité à défendre. Même si sur le terrain, ses poulains brillent par des matchs nuls (Cameroun-Afrique du Sud 2-2 à l’aller à Limbé et 0-0 au retour à Durban), il tient à être le seul patron de son groupe. Premier fait d’arme : la mise à l’écart de Stéphane Mbia. En décidant de mettre sur la touche le capitaine des quadruples champions d’Afrique, le technicien Belge créé une révolution au sein de cette équipe où jadis dans les usages, le porteur de brassard était un éternel intouchable ; un joueur exempt de tout reproche, le petit dieu de la tanière.
Trafics d’influence
Pour insuffisance de rendement, l’ancien sévillois voit son brassard confié au vice-capitaine Vincent Aboubakar. Les footeux saluent cette décision courageuse du coach et jettent quelques fleurs sur Tombi à Roko qui glanent au passage quelques points dans le capital sympathie de ses détracteurs d’hier. Mais, tout n’est pas fini. La route est encore longue. Pour la suite, Broos devra, avant toute chose, garder à l’idée que cette sélection qu’on vient de lui « offrir » sur un plateau doré est un « cadeau empoisonné ». En sélectionneur entraîneur charismatique qu’il démontre, il devrait s’arranger à taire les querelles intestines, les intérêts égoïstes, la corruption, le favoritisme, les trafics d’influence, et la mafia entretenue autour de cette équipe.
274 millions de Fcfa pour relancer le football féminin
Mise à la disposition de la Commission nationale de football féminin pour le bon déroulement de la saison sportive, cette cagnotte, largement revue à la hausse cette année, permettra aux jeunes footballeuses des championnats d’élite, de proposer du beau spectacle à l’effet d’être éventuellement retenues pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations que le Cameroun abrite au mois de novembre prochain.
Honneurs aux dames, année de Can féminine oblige. La Fécafoot se réveille ! Le coup d’envoi de l’édition 2016 du championnat national de football féminin a effectivement eu lieu samedi 09 avril dernier au stade du Centre technique de la Fécafoot à Odza dans un florilège d’espoirs et de belles promesses. Cette année mieux que les précédentes, Tombi à Roko y accorde un grand intérêt. C’est pourquoi des moyens et la logistique conséquente ont été mis à la disposition des organisateurs afin que cette expérience soit un succès des plus retentissants. Surtout que le Cameroun abrite au mois de novembre prochain, la Coupe d’Afrique de football féminin. En organisant le championnat, les membres du Comité d’organisation veulent «relever le niveau de la compétition question de permettre au joueuses d’être en jambes. Ainsi les sélectionneurs des équipes engagées en compétitions internationale auront la possibilité de faire des choix basés sur la performance», explique Blaise Moussa, le secrétaire général avant d’ajouter : «nous espérons que cette compétition (le championnat, ndlr) permettra de détecter de nouveau talents pour les sélections nationales car aucune place n’est acquise». Première bonne nouvelle : la cagnotte qui vient appui aux différents clubs disposant d’une licence va de 60 à 72 millions de Fcfa.
Sources de financement
Une semaine plus tôt, le président de la Fécafoot, rendant hommage à la sélection nationale féminine des Cadets qualifiée pour le Mondial 2016, a annoncé dans la foulée que pour l’exercice 2016, la somme de 274 000 000 FCFA sera mise à disposition pour le financement des activités du football féminin, à savoir l’organisation des compétitions, les subventions aux clubs, l’organisation des stages de formation et de recyclage des entraîneurs et des arbitres, la participation à la préparation des sélections nationales. Les sources de financement proviendront de la Fifa à travers son Programme d’assistance financière à concurrence de 50 000 000 Fcfa et des fonds propres de la Fécafoot à concurrence de 224 000 000 Fcfa. Mieux, ajoute-t-il, « l’organisation et de la gestion du football féminin, les statuts-types des ligues spécialisées adoptés par le Comité de normalisation permettent la création en cours d’une ligue spécialisée de football féminin, avec pour objectif de bénéficier de l’autonomie administrative, financière et sportive ». Quid de l’organisation des compétitions des jeunes jusqu’ici inexistantes ? La Fécafoot, apprend-t-on, organisera dès la saison 2016-2017 des championnats nationaux féminins des jeunes dans les catégories U12, U15, U17 et U20 en partenariat avec la Fenasco.
C.D.
Un dossier de Christou DOUBENA